Une démarche globale développée avec le soutien des Ministères de la Culture et de la Justice, du Centre National du Livre, de la fondation AnBer, et des partenaires du dispositif culture justice

Opérations d’envergure depuis plusieurs années dans les bibliothèques des établissements pénitentiaires des départements du Nord et du Pas-de-Calais : rénovations des lieux ; étagères neuves, solides et fonctionnelles ; tables basses et chauffeuses pour lire confortablement ; bacs à BD et DVD pour proposer de nouveaux types de supports ; achats d’ouvrages ; organisation de rencontres d’auteurs, lectures, animations, contes dans les bibliothèques rénovées… Ce travail, initié par Hors Cadre avec l’appui des bibliothèques partenaires sur les territoires a fédéré de nombreuses énergies. Celles des équipes de terrain d’abord, les services pénitentiaires d’insertion et de probation et les directions des établissements, des personnes détenues bibliothécaires ensuite et des utilisateurs bien sûr.

Mais aussi celle de financeurs tels que le Centre National du Livre qui, avec une aide de plus de 40 000 € a permis à un projet ambitieux et pérenne de se décliner tout au long de l’année 2016. Parallèlement, la fondation AnBer a soutenu les démarches d’Hors Cadre, venant appuyer le projet présenté au CNL.

Le projet a impacté directement huit bibliothèques d’établissements pénitentiaires et a accompagné la création des bibliothèques de la maison centrale de Vendin-le-Vieil, du quartier mineur du centre pénitentiaire de Longuenesse, ainsi que la rénovation totale de la bibliothèque du centre de détention de Bapaume.

Ce sont plus de 3 000 ouvrages (romans, BD, documentaires, etc.) qui ont été acquis et 34 animations littéraires qui ont été proposées au sein de l’ensemble des bibliothèques du réseau des établissements pénitentiaires des départements du Nord et du Pas-de-Calais.

Ce travail se prolongera en 2017 avec l’accompagnement et le soutien de nos partenaires afin que les espaces bibliothèques au sein des établissements pénitentiaires poursuivent leur évolution et restent des lieux accueillants au cœur d’une détention, favorisant la lecture, outil de réinsertion pour les 5 000 personnes détenues dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais.

 

Deux axes majeurs ont conduit ce projet : d’une part, le développement des collections et l’accompagnement dans la création ou la re-création des équipements des bibliothèques pénitentiaires, et d’autre part, les actions de médiation et d’animation littéraires.

La lecture représente un enjeu majeur pour les personnes incarcérées pouvant souffrir à la fois d’isolement spatial, social et culturel. Mêlant fiction et documentaire, les livres et leurs auteurs, deviennent ainsi un pont, pour les personnes détenues, avec le monde dans lequel ils et elles vont être réinséré(es) à l’issue de leur peine. En tant qu’outils de plaisir, de découverte et de connaissance, les bibliothèques pénitentiaires doivent constituer un espace tout autant intime que socialisateur, puisqu’elles permettent à chacun et chacune de se plonger dans un univers les faisant sortir pour un instant de leur situation d’enfermement.

Les besoins des personnes détenues varient en fonction du type de peines et d’établissements, le projet s’est donc décliné de façon différente dans les maisons d’arrêt et les établissements pour peine.

Les maisons d’arrêt regroupent des personnes condamnées à de courtes peines, issues majoritairement de milieux à faible capital culturel. La bibliothèque constitue alors un espace dynamique qui doit permettre d’attiser la curiosité et d’ouvrir la personne détenue à de nouveaux univers qui pourront agir comme relais avec le monde extérieur pendant mais aussi après l’incarcération. Cette « démarche d’ouverture sur le monde » a impacté les maisons d’arrêt de Sequedin, Arras, Béthune, Douai et Dunkerque.

Dans les établissements pour peine, les personnes incarcérées traversent une expérience de détention dont la durée les amène à ressentir d’autres types de besoins. Les bibliothèques doivent répondre à des demandes d’ordre variable, allant de documents pratiques de la vie quotidienne, à la littérature, jusqu’à des ressources universitaires pour les personnes détenues inscrites dans un cursus. Mais elles doivent aussi être des espaces chaleureux, vivants, riches culturellement et humainement afin que leurs utilisateurs puissent y passer du temps (ce qui n’est pas toujours possible en maison d’arrêt). Ce fut donc le cas ici pour les établissements de Bapaume et Vendin-le-Vieil.

Le second axe majeur concerne les activités autour de la vie littéraire, grâce auxquelles des auteurs peuvent investir l’espace carcéral comme lieu de rencontre avec le public incarcéré. Ces actions se déclinent sous deux grandes formes que sont les rencontres d’auteurs et les animations littéraires. Hors Cadre a mobilisé un certain nombre de partenaires inscrits dans le territoire régional, voire national. Ainsi, sont intervenus en prison les associations « Zazie mode d’Emploi », « Le Toucan Pistache », et des auteurs comme Carine Lacroix et Olivier Pernot, ou encore des auteurs de bandes dessinées de la Malterie. A travers eux, de multiples thématiques sont mises en lumière : la bande dessinée, le multiculturalisme, l’Oulipo, l’histoire de la musique, etc.

Parallèlement à ce projet, qui a impacté huit établissements sur les douze accompagnés par Hors Cadre, nous continuons notre travail de suivi et d’amplification sur l’ensemble du réseau qui représente aujourd’hui 28 bibliothèques et autant de collections à suivre et d’espaces à dynamiser par le medium du livre et l’appui de leurs auteurs.

Cette mission est rendue possible grâce à l’appui de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Hauts-de-France, la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Lille, le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation du Nord, le Service Pénitentiaire d’Insertion du et de Probation du Pas-de-Calais, du Centre National du Livre et de la fondation AnBer.