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PREMIERE COLLABORATION AU CENTRE PENITENTIAIRE D’ANNŒULLIN  ENTRE LE DISPOSITIF CULTURE JUSTICE ET LA FORMATION TECHNICIEN GENERALISTE DU SPECTACLE

Le collectif d’artistes Ligne 13 et les personnes détenues de la formation Technicien Généraliste du Spectacle ont collaboré pendant 4 jours (du 24 au 28 février) au sein d’un laboratoire sensoriel.

A l’issue de cette résidence, ils ont proposé un spectacle fondé sur des expériences sensorielles, plongeant les spectateurs au cœur d’un monde imaginaire inspiré de mythes, de contes et de lieux archétypiques.

Guidés par les habitants de ce nouveau monde, les spectateurs sont devenus des voyageurs participant activement à cette expérience.

Le spectacle et la galerie photo

Le spectacle ...

Le théâtre des sens est un laboratoire sensoriel élaboré en lien avec le Collectif Ligne 13 et les participants de la formation Technicien Généraliste du Spectacle (TGS) au sein du centre pénitentiaire d’Annœullin.

Tout commence derrière un rideau noir. Un habitant apparait et se dirige vers les futurs voyageurs. En leur chuchotant quelques mots à l’oreille, il les convie à découvrir ce nouveau monde.

Plongée dans la pénombre, une première pièce s’ouvre devant eux. Dans un coin, un automate se met en route, c’est le premier contact entre les voyageurs et ce nouveau monde.
Rejoignant les voyageurs et tenant une petite boite à la main, l’habitant invite chacun d’entre eux à choisir un secret : secret du caillou, secret du thé, secret du retour … le mystère reste entier.

Tout à coup, l’automate s’arrête. Dans l’entrebâillement d’un rideau, une bouche apparait. N’émettant ni sons ni mots, elle semble pourtant s’adresser aux voyageurs. Une musique de foire se fait alors discrètement entendre. La bouche disparait et de nouveaux habitants font leur apparition.

Certains d’entre eux se dirigent vers les voyageurs, d’autres rejoignent des petits stands. Sans un mot, sans un son, uniquement par la gestuelle, les habitants deviennent les guides des voyageurs, les invitant alors à parcourir les différents stands.

Une roue de la fortune, un premier stand dédié à l’odorat et au toucher, un second à l’adresse et un dernier à la vue s’offrent aux voyageurs. A chacun de ces stands, les voyageurs se voient remettre de petits morceaux de papier sur lesquels sont inscrits des syllabes.

Toujours sans un mot et sans un son, un habitant, un livre à la main, invite les voyageurs à découvrir une nouvelle facette de ce monde et à rejoindre une seconde pièce.

Les voici plongés au cœur d’un nouvel univers : celui d’une bibliothèque. Un mur de pages, des tables et chaises, un livre ouvert projeté sur le mur du fond et des pages contenant des syllabes définissent l’espace.

Les syllabes obtenues dans la première pièce prennent alors tout leur intérêt. Les voyageurs doivent en effet former des mots en associant leurs syllabes à celles présentes sur les pages accrochées au mur. Une fois ces mots formés, les voyageurs rencontrent le docteur des secrets afin de lui communiquer les mots formés.

C’est la première rencontre verbale entre les voyageurs et un habitant. 

Relevant consciencieusement les mots formés, le docteur des secrets confie à chaque voyageur un nouveau secret avec pour mission d’essayer de le déchiffrer.

L’expérience des voyageurs touche à sa fin. Ils réintègrent le monde réel et reprennent le cours de leur vie mais restent inévitablement imprégnés de ce monde imaginaire, de ce monde sensoriel, de ce monde de silence.

Et vous connaissez vous le secret de la détention ?


La générale, qui a eu lieu le 27 février 2013, a ainsi permis de tester le projet dans des conditions réelles d’accueil de voyageurs. A l’issue de cette générale, un débriefing a permis à chacun d’exprimer son ressenti et ses remarques.

L’équipe a alors fignolé les derniers détails pour accueillir dès le lendemain les tous premiers voyageurs. 

La formation TGS, assurée par Techniscène et son formateur, Thomas Bourgueil, offrent aux détenus la possibilité de se former aux métiers du spectacle tout au long de l’année. Permettre aux participants de mettre en pratique leurs connaissances dans le cadre d’une démarche artistique professionnelle était donc un enjeu pour les partenaires du dispositif culture justice.

La première expérimentation va au-delà des espérances des partenaires puisqu’il s’est agi ici d’une véritable collaboration entre les artistes, le formateur et les personnes détenues qui se sont mis en scène à l’intérieur de l’installation qu’ils ont concouru à créer.

Le partenariat se poursuivra avec la résidence du Centre Régional des Arts du Cirque de Lomme au mois d’avril

Galerie photos